Lors de mon dernier séjour de pêche à la truite à la pourvoirie Réserve Boismenu dans les Hautes-Laurentides nous avons fait une très belle pêche de truites mouchetées indigènes sur le lac Perras; un grand plan d’eau magnifique aux eaux clairs et au fond rocheux, offrant un habitat idéal pour l’omble de fontaine. Malgré une eau un peu chaude pour Dame mouchetée autour de 17°C (63°F) les truites étaient abondantes et à faible profondeur (4 à 10 pi). Pourquoi les truites se trouvaient-t-elles dans un endroit leur offrant une température dépassant leur zone de préférence habituelle autour de 14°C (58°F)? La réponse est simple le vent. En effet ce dernier soufflait vers le fond d’une grande baie et la nourriture de toute sorte s’entassait à faible profondeur. En plus nous étions en période d’éclosion de plusieurs insectes, dont les éphémères, et les truites s’en gavaient goulûment. Le spectacle était particulièrement magique le soir venu avec les innombrables gobages d’insectes à la surface.
La technique était simple et comme le dit l’adage en anglais « match the hatch » (traduction littérale : imiter les éclosions) nous pêchions simplement à la traîne avec des cannes à mouche équipées de soie flottante terminée par un bas de ligne de 8 pieds de longueur et bien sûr d’une petite mouche. Comme nous n’avions pas d’artificielles exactement semblables aux éclosions du moment, nous avons simplement utilisé de très petits streamers avec une portion de couleur beige pour imiter les coloris des éphémères. L’imitation n’était pas parfaite, mais les truites n’y voyaient que du feu et devaient probablement croire qu’il s’agissait d’une éphémère sur le point d’émerger ou sinon d’une autre proie qu’ils ne pouvaient s’empêcher d’avaler…
La petite mouche si efficace pour déjouer la mouchetée à faible profondeur là où frappe le vent…
Donc souvenez vous de toujours vérifier la direction du vent et de pêcher du côté où frappe celui-ci. Même si la température de l’eau semble parfois un peu chaude pour les truites, la quantité de nourriture qui s’y accumule titille leur côté opportuniste et elles n’hésitent pas à franchir momentanément la barrière thermique pour venir s’empiffrer avant de redescendre dans leur zone de confort.
L’auteur avec une belle petite mouchetée leurrée à la mouche en pêchant à la traîne lors d’une période d’éclosions d’éphémères.
